L'idée de Nature dans l'Art contemporain, Colette Garraud

On imagine que Richard Long, qui qualifie Smithson "d'urban cow-boy", et Serra de "Rambo de l'Art", ne doit pas être beaucoup plus indulgent pour les travaux de Heizer. Plus retenu, et soulignant qu'il n'a vu aucunes des oeuvres en place, Hamish Fulton, interrogé sur Heizer, Walter De Maria et Smithson déclare: " Je trouve que les trois artistes que vous mentionnez utilisent le paysage sans aucun respect."
[...] il y aurait deux conceptions, non seulement différentes, mais rigoureusement antinomiques du geste artistique en milieu naturel. L'une américaine, l'autre européenne. La première serait caractérisée par une attitude Prométhéenne et la volonté d'imposer sur le site, avec des moyens empruntés à l'industrie du bâtiment, des réalisations colossales, l'autre au contraire, respectueuse de la nature, s'en tiendrait à des interventions "douces", voire éphémères.
Les Américains apposeraient leur marque sur un lieu de façon arbitraire, alors que les Européens seraient plus soucieux d'instaurer une complémentarité entre le paysage et l'oeuvre.
Les uns en somme, comme le dit Guy Tosatto, travailleraient "dans la nature", les autres "avec la nature".
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